Définition de RECRU, UE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : re-kru, krue

DÉFINITIONS

1
Excédé de fatigue.
Il n'est plus courtisan de la cour si recru, Pour faire l'entendu, qu'il n'ait....
Des troupes recrues et harassées
de PERROT dans Tac. 296
Il y aura de la différence entre les esprits d'un animal qui aura sa vigueur entière et ceux d'un animal déjà épuisé et recru
Le voilà chasseur s'il tirait bien : il revient de nuit mouillé et recru sans avoir tué
de Jean de LA BRUYÈRE dans VII
Elle se plaint qu'elle est lasse et recrue de fatigue
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et s'il vous fait requerre chevage ne treü [tribut], Ne soiomes pour ce maté ne recreü
dans Sax. XXVIII
2
XIIIe s.
Quant il furent el tertre amont, Li chien sont las, recreü sont
dans Ren. 1258
3
XVe s.
Mieux vaut que nous nous defendions de bonne volonté, que, en fuyant comme lasches et recreus, nous soyons pris et deconfits
4
XVIe s.
La fortune.... comme si elle en eust esté recreue [de faveurs faites]
On voyoit les autres incontinent recreuz et rompuz du travail, ou bien amolliz et enervez de delices, et luy au contraire invincible de l'un et de l'autre
de Jacques AMYOT dans Caton, 10
Les reithres par ces deux furieuses charges avoient fort harassé et quasi recru leurs chevaulx
de Vincent CARLOIX dans VIII, 36
Jamais François ne furent veus recreus de bien faire
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Recreu, part. de l'anc. verbe recroire, bas-latin recredere se, (de re, et credere, croire, confier), se remettre, se rendre, et par conséquent être rendu, las de corps, faible de courage ; comparez le grec qui signifie proprement dire non, et, par suite, être rebuté, harassé. Provenç. recrezut, ital. recreduto. L'ancienne langue avait aussi le part. présent recreant, qui s'est conservé dans le picard : ercrant, las. Ce terme énergique avait aussi son substantif, recreantise.

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